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quarta-feira, novembro 01, 2006

A direita segundo Alain de Benoist 

O número 118 da excelente revista Éléments tem como peça central um dossier sobre os novos tipos de totalitarismo servidos pela tecnologia moderna, chamado incisivamente "Nous sommes tous en liberté surveillée".
E a esse tema de fundo junta um debate-entrevista com Alain de Benoist, sobre as direitas, que, se me permitem dizê-lo, tem um conteúdo verdadeiramente explosivo - se a direita ainda conservar realmente algum potencial de explosão.
O momento é evidentemente escolhido: em França, como em Portugal ou em qualquer paragem que analisemos, a paisagem que a direita oferece é feita de impasses e paralisias.
Alain de Benoist é um provocador: o presente requisitório, décadas passadas sobre a eclosão da "Nouvelle Droite", e numa altura em que se levantam dúvidas legítimas sobre se nas sociedades ocidentais existe "um caminho à direita", é um desafio vibrante e impiedoso, mas obviamente estimulante.
Seguem-se alguns excertos, para amostra.

Uma direita que falta ao debate das ideias
«Depuis l’affaire Dreyfus, la droite française n’a (…) jamais beaucoup aimé les intellectuels. (…) L’intellectuel peut se définir comme celui qui essaie de comprendre et de faire comprendre. La droite, bien souvent, ne cherche plus à comprendre. Elle ignore même ce que peut être le travail de la pensée. Le résultat est que la culture de droite a aujourd’hui pratiquement disparu. Elle ne se survit que dans des cénacles confidentiels, dans l’édition de marge, dans des journaux dont elle est bien la seule à croire que ce sont de véritables journaux. L’ostracisme dont elle a pu être l’objet n’explique pas tout. Non seulement Julien Freund, Jules Monnerot, Thierry Maulnier, Stéphane Lupasco, François Perroux, Louis Rougier, Raymond Ruyer et tant d’autres sont morts sans avoir été remplacés, mais la plupart des auteurs de droite ont déjà été oubliés par ceux qui devraient ou pourraient s’en réclamer. (…) On ne peut qu’être frappé de la façon dont la droite a perdu l’habitude d’intervenir dans les débats d’idée. Si on prend les 100 livres d’idée dont on a le plus parlé depuis un demi-siècle, on s’aperçoit qu’elle n’a pratiquement pas publié une seule ligne à leur sujet. Cela ne l’intéresse pas, cela ne la concerne pas. (…) La droite ne s’intéresse à aucun auteur extérieur à ses repères fétiches, elle n’en discute ou n’en réfute aucun. Elle ne tire même pas profit de ceux qui pourraient lui fournir des arguments. (…) A droite, en matière de travail de la pensée, c’est généralement le désert des Tartares, l’encéphalogramme plat.»

Uma direita que não pensa
«La plupart des gens de droite n’ont pas d’idées, mais des convictions. Les idées peuvent bien entendu donner naissance à des convictions, et les convictions se baser sur des idées. Mais les deux termes sont différents. Les convictions sont des choses auxquelles on croit et qui, parce qu’elles sont l’objet d’une croyance, ne sauraient faire l’objet d’un quelconque examen critique. Les convictions sont un substitut existentiel de la foi. Elles aident à vivre, sans qu’on ai besoin de s’interroger sur leur articulation logique, sur leur valeur par rapport à tel ou tel contexte ou sur leurs limites. On met un point d’honneur à les défendre comme un petit catéchisme. La droite aime les réponses plus que les questions, surtout si ce sont des réponses toutes faites. (…) Le travail de la pensée implique d’apprendre de ses erreurs. L’attitude de droite consiste plutôt à ne jamais les reconnaître, et donc à ne pas chercher à se corriger pour aller plus loin. D’où l’absence d’autocritique et l’absence de débat. L’autocritique est perçue comme une faiblesse, une inutile concession, sinon une trahison. (…) Le débat, parce qu’il implique une contradiction, un échange d’arguments, est généralement vécu comme une agression, comme quelque chose qui ne se fait pas.
(…) L’homme de droite marche à l’enthousiasme ou à l’indignation, à l’admiration ou au dégoût, pas à la réflexion. Il n’est pas réflexif, mais réactif. D’où ses réactions presque toujours émotionnelles devant l’événement. Ce qui frappe, c’est sa façon naïve, sinon puérile, de s’en tenir toujours à la surface des choses, à l’anecdote d’actualité, de tout regarder par le petit bout de la lorgnette, sans jamais remonter aux véritables causes. Quant on leur montre la lune, beaucoup de gens de droite regardent le doigt.
(…) Comme elle s’intéresse peu aux idées, la droite a tendance à tout ramener aux personnes. (…) Les querelles de droite sont des querelles de personnes, avec à la base toujours les mêmes ragots, les mêmes racontars, les mêmes imputations calomnieuses. De même, ses ennemis ne sont jamais des systèmes ni même véritablement des idées, mais des catégories d’hommes posées comme autant de boucs émissaires.»

Uma direita que não acerta no inimigo
[Au fond, la droite s’est toujours trompé d’ennemi] de la lutte contre le système de l’argent, qui était son ennemi principal, la droite n’a jamais fait une priorité. Elle a d’abord combattu la République à une époque où il tombait sous le sens que la monarchie de droit divin ne reviendrait plus jamais. Après 1871, elle s’est lancée à corps perdu dans la dénonciation des «Boches» ce qui l’a amenée au nom de l’«union sacrée» à légitimer l’abominable boucherie de 1914-1918, qui a engendrée toutes les horreurs du XX° siècle. A partir de la fin de la Première Guerre mondiale, elle s’est jetée tête baissée dans la lutte contre le communisme et sa «barbarie païenne». A l’époque de la guerre froide, par peur de ce même communisme, qu’elle aurait du considérer comme un concurrent plutôt que comme un ennemi, elle s’est solidarisée d’un «monde libre» qui consacrait la puissance de l’Amérique, le pouvoir de la bourgeoisie et la domination mondiale du libéralisme prédateur – comme si les horreurs du Goulag justifiaient les abomination du système de la marchandise. Cela l’a amenée à soutenir l’«atlantisme», à approuver le massacre du peuple vietnamien, à se solidariser des dictatures les plus minables, des colonels grecs aux généraux argentins en passant par Pinochet et ses Chicago’s boys, sans oublier les tortionnaires de l’opération Condor, spécialisés dans l’assassinat de «subversivos» qui, pour la plupart, ne demandaient que plus de justice sociale. Quand le système soviétique s’est effondré, rendant du même coup possible la globalisation, les immigrés sont providentiellement venus prendre le relais pour occuper le rôle statutaire de la «menace». Confondant les immigrés et l’islam, puis l’islam et l’islamisme, enfin l’islamisme et le terrorisme, elle récidive actuellement en se jetant dans l’islamophobie, démarche véritablement suicidaire et, de surcroît, parfaitement incohérente du point de vue géopolitique.»

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